mardi 7 juin 2016

Critique de X-Men: Apocalypse


To be (mutant) or not to be...

Depuis leur première apparition sur les écrans en 2000, les X-Men occupent une place à part dans le paysage cinématographique des super-héros ; brassant des thèmes forts et dotée d’une richesse thématique indéniable, la saga lancée et chapeautée par Bryan Singer remporte (presque) toujours l’adhésion de la critique presse et publique, devenant le rendez-vous immanquable des cinéphiles amateurs de fantastique.

Pourtant, force est de constater que X-Men: Apocalypse s’est fait lyncher par la presse; évoquant un trop-plein d’action et un méchant des plus clichés, celle-ci n’hésite pas à le qualifier de pire épisode de la série... Mais qu’en a donc pensé votre cher blogueur ?

Nous sommes en 1983, cela fait 10 ans que l’existence des mutants est connue de tous. L’humanité en a même érigé certains en héros et d’autres en individus activement recherchés depuis la tentative d’assassinat du président Nixon. L’intégration de la communauté mutante ne se fait donc pas sans heurt et le réveil d’Apocalypse, le 1er mutant que le monde ait porté, remet totalement en perspective cette situation des plus instables en employant la manière forte. 
Un équilibre que Charles Xavier et ses mutants vont tenter de rétablir au prix de lourds sacrifices

Au bout d’une demi-heure de métrage (déjà!), un constat s’impose : Bryan Singer semble avoir fait le tour de cet univers et les thèmes abordés commencent sérieusement à sentir le réchauffé ; alors oui, on a bien saisi que les humains sont cruels, que Charles Xavier est le plus grand des utopistes philanthropes et que, de sa tour d’ivoire, il continue de clamer que « la différence doit être cultivée, acceptée et intégrée » même si de son côté, Erik Lensherr (Magnéto pour les intimes) subit une nouvelle fois les affres de cette intégration précaire sur le terrain.
Mystique fait toujours cavalier seul et Quicksilver jouit d’une autre scène en slow-motion
Rien de neuf sous le soleil ? Si, parce que cet X-Men est surtout un film de destruction massive, un spectacle total qui ne manque pas de nous divertir après sa (trop) longue et bancale mise en place, par ailleurs totalement dépourvue du contexte politique qui donnait une plus-value au charme fou de Rose Byrne…hum je m’égare, je voulais dire des deux précédents volets.

Aussi, cet Apocalypse paie-t-il certainement la quasi perfection qu’avait réussi à atteindre X-Men Days of Future Past , ce modèle d’écriture et de rythme au suspense haletant et au montage alterné particulièrement scotchant. Difficile de passer après un tel film avec une intrigue des plus classiques où il s’agit encore de purifier le monde de ces satanés humains qui ne font que pourrir leur prochain dans cette quête incessante de (super ?) pouvoir et qui vont recevoir une nouvelle fessée, apocalyptique cette fois, mais bon.

Néanmoins, ce dernier opus n’est pas dénué de vrais beaux moments mettant en évidence le jeu d’acteur toujours aussi poignant de James McAvoy et Michael Fassbender ; amis et ennemis de toujours à l’écran, ils véhiculent à eux seuls toute l’émotion de l’oeuvre et nous font ressentir le véritable drame qui se joue au cœur du film. Sans eux, l’empathie serait moindre et le long métrage descendrait quasiment au niveau d’un X-Men 3 de Brett Ratner, dont Bryan Singer se moque allègrement au détour d’une réplique limite prétentieuse (« le 3ème épisode est toujours le pire ») qui pourrait finalement s’appliquer à Apocalypse qui est, lui aussi,  le moins bon de cette seconde trilogie X-Men, quelle ironie !
Outre son casting impeccable (mentions spéciales à Evan Peters, ce génial Quicksilver et à Sophie Turner qui fait une étonnante mais sous-exploitée Jean Grey) et ses beaux moments dramatiques, X-Men Apocalypse emporte également la mise grâce à quelques idées visuelles qui lui laissent une petite longueur d’avance sur la production Disney-Marvel récente. 
Certes les effets spéciaux ont par instants des allures carrément désuètes mais l’ensemble regorge de trouvailles qui déstabilisent et prêtent à sourire, faisant de cet X-Men l’opus qui ressemble le plus à un comic book, caméo à l’appui, dont je ne puis vous dévoiler les tenants et aboutissants sans vous gâcher une partie de l’œuvre, malheureusement.

En bref, nouvelle pierre à l’édifice fascinant des mutants, X-Men Apocalypse surprend peu et se repose clairement sur ses lauriers. La saga semble avoir plus que jamais besoin de sang neuf côté scénario et réalisation pour transcender cette superbe équipe de jeunes acteurs qui ne demandent qu’à nous éblouir. 
Le dernier né de Bryan Singer saura cependant cueillir les fans de cet univers comme il le fait depuis 16 ans sur grand écran, avec le panache des cinéastes qui persistent à vous toucher en plein cœur quand vous vous y attendez le moins.

Note :  7,5 /10


Mon top X-Men:

1. Days of Future Past
2. First Class (de Matthew Vaughn)
3. X2
4. X-Men
5. Apocalypse
6. The Last Stand (de Brett Ratner)

PS: Par pitié remettez-nous Henry Jackman à la bande-originale, la seule mémorable de la saga à ce jour!


Conseillé...
Déconseillé...

       - Aux amateurs de X-Men.

      

       - A tous les autres et spécialement à ceux qui voudraient découvrir cet univers, revenez à la case départ.