vendredi 5 février 2016

3 mini-critiques sinon rien.


Ce mois-ci votre compagnon critique a décidé de pondre un billet particulier consacré aux 3 films majeurs du mois de janvier écoulé (qui sont d'ailleurs toujours à l'affiche).

Un format bien plus court donc pour 3 sorties très attendues.


Creed

Tu sais que t'es vieux quand...t'as besoin d'un chapeau sur le ring.


La saga Rocky fête ses 40 ans cette année, quoi de mieux qu’une suite pour fêter l’événement ?
Heureusement, l’initiative s’avère au final moins roublarde que cette question ne le laisse entendre puisqu’il s’agit d’un passage de flambeau définitif plutôt que d’une énième arnaque de producteur véreux.

Ainsi, Creed se déguste avec nostalgie mais pas seulement: Ryan Coogler nous offre ici un vrai beau moment de cinéma avec une imagerie très léchée et dotée de longs plans ébouriffants entre deux moments émouvants, voire bouleversants quand Monsieur Stallone s’y met.
Rocky Balboa lègue ici toute sa science du noble art au fils illégitime de son rival et ami d’autrefois, Apollo… 
Un fils incarné par le prometteur Michael B. Jordan qui s’en sort avec brio mais qui est tellement mis en valeur par Sylvester qu'on est en droit de se demander s’il pourrait porter le poids d’une toute nouvelle saga sans la présence bienveillante de l’Etalon italien.

Il n’en demeure pas moins un solide divertissement, cousu de fil blanc mais vibrant jusque dans ses ultimes secondes, qui saura plaire aux amateurs de success stories, de Rocky ou, tout simplement, de boxe.

Note : 7,5/10

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The Revenant

" Mais non Leo, c'est pas comme ça qu'on joue à la barbichette enfin..."

Vous l’attendiez tous, LE film qui va enfin offrir à Leonardo DiCaprio son premier Oscar, une quête devenue finalement plus obsessionnelle pour la presse et les spectateurs que pour le principal intéressé
On finirait presque par croire que ces gens gagneraient 500€ de plus par mois en cas de sacre du "roi Leo"
Ce monde est-il fou ? Quelle importance ? Faut il rappeler que la remise des Oscars reste une cérémonie présidée par certains « Académiciens » assez paresseux pour ne pas regarder l’entièreté de la sélection (source)? Faut-il rappeler qu’il ne s’agit que d’une bande d’amis/ennemis votants les uns pour/contre les autres et s’auto-congratulant d’avoir mis sur pied un lobby suffisant pour gagner ? (source)
Souhaitez-vous vraiment accorder plus d’importance à ce genre de prix plutôt qu’au réel talent des artistes et ainsi entrer dans leur jeu de mégalomanes ?

Bref.

Revenons à notre Revenant et à ses qualités intrinsèques.
Point de vue mise en scène, il est indéniable qu’Alejandro González Iñárritu s’est une nouvelle fois décarcassé ; après son impressionnant Birdman, il assoit sa maestria du plan-séquence et use ses grands acteurs jusqu’à en extraire la substantifique moelle mais abuse en terme de durée et de contemplation.
Car oui, The Revenant est un bel objet technique, oui DiCaprio est impérial, oui il y a quelques scènes qui vous scotchent à votre siège mais oui… on s’ennuie ferme pendant une grande partie du second acte du long-métrage qui paraît décidément très...long.
Pourtant, avec une demi-heure de moins, The Revenant aurait pu être à la mesure de ses ambitions de chef-d'oeuvre mais Iñárritu semble déjà trop aimer se regarder filmer et fait du Terrence Malick là où son propre style aurait largement convenu.

Unanimité de la presse, extase des fans hardcore de Leo DiCaprio, The Revenant est une oeuvre passable qui a pourtant déjà tout du film le plus surestimé de l’année. Merci à l’Académie des croûtons blancs pour cela (source).

Note : 6/10

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Les 8 Salopards/ The Hateful Eight

En fait si. Quand on tire on raconte sa vie.

Sacré Tarantino ! Autant être clair tout de suite, votre serviteur n’est pas fan du bonhomme et de ses outrances
Je sais qu’il faut aimer Tarantino pour être branchouille et djeun's mais j’aurais bientôt 30 balais et j’ai fait une overdose de ketchup dans ma jeunesse donc le cinoche de Quentin peut difficilement me plaire, désolé « je suis trop vieux pour ces conneries ».

Néanmoins, l’excentrique des excentriques frappe cette fois là où on ne l’attendait plus, livrant un huis-clos sans crier gare qui rappelle les meilleurs instants de son Reservoir Dogs.

Etonnant et désopilant , The Hateful Eight ne souffre (quasi) jamais de mollesse du haut de ses 2h48 de pellicule (Iñárritu, si tu nous regardes…) et se profile comme étant le film de la maturité de son auteur.
Ici, aucun décalage musical insupportable n’est à signaler, aucun dialogue inopportun sur le cinéma allemand n’est à déplorer. 
Il reste bien sûr quelques excès d’hémoglobine mais l’énergie de l’œuvre semble canalisée pour nous offrir un bon spectacle théâtral, pas exempt de failles (caresse-t-il Lincoln dans le sens du poil pour apaiser les détracteurs de Django Unchained ?)  mais agréable à suivre jusqu’à son inévitable dénouement.


Note : 7,5/10